Livres accompagnés qui ont été édités
YGGDRASIL de Dana Cojbuc
À l’occasion d’une résidence sur l’île de Halsnoy en Norvège, Dana Cojbuc réalise la série photographique Yggdrasil, du nom de l’arbre-monde de la mythologie norvégienne.
Dans ses images, Dana Cojbuc use de la photographie et du dessin pour capturer le réel et l’investir de ses rêves.
Sur cette petite île de Norvège, la forêt dense et humide fait face à la mer étale, mêlée de brouillard d’où émergent, fantomatiques, quelques îlots. Là-bas, la nature s’est imposée à Dana Cojbuc avec force mais sans violence ; l’artiste semble s’être simplement laissée happer par la puissance des éléments.
La forêt, surtout, est venue se mêler à ses mémoires et à son imaginaire. Dans l’œil de Dana et sous ses doigts, la forêt d’Halsnoy bien réelle prend des allures enchanteresses : parfois inquiétante, parfois apaisante… toujours envoûtante.
Le travail photographique de Dana Cojbuc se nourrit des apports d’autres techniques artistiques : volume et profondeur de la sculpture, art du récit inhérent à la vidéo, exploration de l’intime par le dessin…
IMPACT de Rudy Buban
Loco Editions
Ils se nomment Antoine, Lola, Jean, Patrice, Yann, Vanessa, Gwendal, Casti, Joan et Jérémy. Ils et elles sont réunis dans cet ouvrage sous l’œil du photographe Rudy Burbant.
Dix victimes de violences policières survenues lors d’opérations de « maintien de l’ordre », dix femmes et hommes qui participaient à des manifestations pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail, pour alerter sur le réchauffement climatique ou tout simplement réunis aux abords d’un stade de foot ou pour participer à la fête de la Musique.
IMPACT, c’est le récit photographique et les témoignages de vies qui basculent, de combats pour se reconstruire et d’inlassables luttes pour faire reconnaître les préjudices qu’ils ont subis. L’ouvrage présente leurs portraits, et prend le temps de saisir ce qui se joue dans leurs vies, à travers leurs regards qui nous font face, leurs stigmates, puis la découverte de leurs récits.
Il regardait sa femme comme si elle était toujours son amante de Camille Guichard
L’histoire romancée d’un modèle sous les yeux d’un photographe.
Automne de Amélie Chassary
Galerie Amélie du Chalard
Amélie Chassary photographie l’automne dans sa splendeur et sa beauté flamboyante. On l’imagine parcourir la forêt à la manière du philosophe américain Thoreau dans Walden ou la vie dans les bois. Elle vient d’ailleurs de lire son livre Teintes d’automne qui se voulait, inauguralement, un simple cahier de dessin. A. Chassary possède cette faculté de mettre en évidence cette relation invisible que nous avons, d’emblée, avec la chair du monde, bien avant la perception même. Et ce faisant elle met en œuvre l’idée qu’elle se fait de la photographie : « Je cherche une confusion entre la photo, la peinture et le dessin.«
La Résidence de Magalie Delporte
Editions Intervalles
Quand, au mois de mars 2020, le premier confinement s’est abattu sur la France, telle une chape de plomb sur nos existences, un étrange phénomène s’est produit dans le quartier de Belleville Ménilmontant, au nord-est de Paris. Cela s’est passé dans une résidence composée de lourds immeubles des années 1960 séparés par de grands espaces verts : ‘‘Le Pressoir ». Alors que partout dans le pays ce mot hideux de “distanciel” s’est imposé dans notre grammaire collective, nous, les 2 000 habitants du “Pressoir”, nous sommes retrouvés. Alors que partout le mot d’ordre était le repli sur soi, nous nous sommes découverts. Alors qu’il fallait s’auto-autoriser par attestation à sortir de chez soi, nous avons reconfiguré notre chez-nous, comme on le pouvait, sans prendre de risques inutiles face à la maladie qui, partout, guettait. Condamnés au dedans, nous avons donc inventé notre dehors. Des petites choses. Des concerts improvisés, mêlant des musiciens professionnels et des amateurs. Des cours collectifs, sous l’arbre, pour les petits. Des leçons de sport pour les plus grands. Une entraide entre tous pour les courses alimentaires. Des petites solidarités entre générations. Des désagréments aussi, bien sûr, comme dans un village- Et, au milieu de ce drôle de laboratoire existentiel, sorte de kibboutz urbain placé sous la cloche d’une pandémie, il y avait Magali Delporte, ‘‘notre » photographe, qui a saisi ces instants uniques qui ont fait du ‘‘Pressoir » l’un des secrets les mieux gardés de Paris.
Fabrice Arfi